D'abord des clics, puis une claque. Une salariée suisse vient de
se faire licencier pour avoir surfé sur Facebook. Mi-novembre
2008, une employée de l'entreprise Nationale Suisse, prise d'une
migraine carabinée, décide de garder la chambre. Elle appelle
son employeur pour lui signifier sa céphalée et l'informer
qu'elle est incapable de venir travailler sur son ordinateur.
Las, une semaine plus tard, sa supérieure la convoque en
présence de membres de la direction. Et lui signifie son
licenciement. Motif: elle a navigué sur le site communautaire,
via son téléphone portable et depuis son lit, alors qu'elle
disait être infoutue d'œuvrer sur écran.
Ni une, ni deux, l'employeur a estimé que si elle est capable
d'utiliser un ordinateur chez elle, elle peut également le faire
sur son lieu de travail. Indubitable pour la justice suisse, qui
n'a rien trouvé à y redire. Incontestable également pour
l'ex-employée, qui a dit s'attendre à être licenciée en raison
de ses problèmes de santé récurrents.
Reste une question: comment l'employeur a-t-il été informé que
sa salariée en arrêt maladie surfait sur Facebook? Fin octobre
2008, la jeune femme a reçu une friend request (demande
d'amitié) d'un(e) inconnu(e) dont le profil était dépourvu de
photo. La malheureuse a eu, selon elle, la mauvaise inspiration
d'accepter l'invitation de cette personne qui l'aurait
rencontrée lors d'une fête. Espionnée ensuite, puis dénoncée à
son employeur.
Faux, jure la Nationale Suisse. Qui refuse pourtant de dévoiler
le subterfuge qui lui a permis de voir que sa salariée surfait
sur le Net en arrêt maladie. Une version moderne du tchat et de
la souris.