Un virus dans Google

par Sébastien Delahaye
publié le 12 novembre 2008 à 18h15

C'est original: Google prétend pouvoir désormais prévoir l'arrivée de la grippe aux Etats-Unis. Et pas n'importe comment, en plus, puisque le géant du web se base sur les recherches faites dans son moteur en rapport avec le virus (nommé «flu» ou «influenza» outre-Atlantique). S'il y a de plus en plus de recherches en rapport avec la grippe dans tel ou tel Etat américain, Google en déduit qu'une épidémie doit être en cours là-bas, et l'affiche sur une carte de son site .

Au delà de l'aspect insolite du projet, le but de Google, et plus précisément de sa branche philantropique Google.org , est d'aider le centre américain de prévention et de contrôle (ou CDC, pour Center for Disease Control and Prevention ) des maladies à prévoir plus rapidement l'évolution du virus de la grippe aux Etats-Unis. La branche d'épidémiologie et de prévention du CDC suit déjà de manière hebdomadaire cette évolution, en publiant des statistiques pour chaque Etat sur les visites médicales en rapport avec la grippe. Ces rapports, selon Google, sont cependant publiés trop tard, souvent avec une ou deux semaines de retard. Les résultats diffusés par Google.org sont en revanche rendus publics dès le lendemain... et le plus surprenant est qu'ils correspondent pratiquement, mais avec deux semaines d'avance, à ceux obtenus par le CDC via la voie traditionnelle. Autrement dit, Google fournit à peu près les mêmes résultats, mais beaucoup plus tôt, et en se basant uniquement sur des recherches dans son moteur.

Du coup, Google ne se mouche pas du coude, quitte à dramatiser un peu: «Pour les épidémiologistes, c'est un développement important. Détecter très tôt l'arrivée d'un virus peut réduire le nombre de personnes infectées. Si un nouveau type de virus de la grippe apparaît dans certaines conditions, une pandémie peut apparaître et causer la mort de millions de personnes (comme ce fut le cas, par exemple, en 1918). Nos estimations à jour de la grippe permettront peut-être à des responsables sanitaires et à des professionnels de la santé de mieux répondre aux épidémies saisonnières et, même si nous espérons ne jamais avoir à le vérifier, aux pandémies.»

Lire les réactions à cet article.

Pour aller plus loin :

Dans la même rubrique

Les plus lus