Les étudiants ne se ruent pas sur le net

par Astrid GIRARDEAU
publié le 24 août 2007 à 17h41
(mis à jour le 24 août 2007 à 17h42)

Une nouvelle étude sur les méthodes de recherche des étudiants contredit la rumeur qui veut, qu'aujourd'hui, les élèves se contentent de recopier ce qu'ils trouvent sur Internet, et notamment sur Wikipédia. Menée par Alison J. Head, l'enquête - intitulée Beyond Google : How do students conduct academic research ? ( Au delà de Google : Comment les étudiants mènent leurs recherches ? ) - montre en effet que, dans le cadre d'une recherche en rapport avec un cours, les étudiants ne se ruent pas sur le net, mais font preuve d'une «approche hybride» , utilisant une palette de sources, du dialogue avec leurs professeurs à l'utilisation des bibliothèques en ligne.

L'étude s'est construite autour de trois questions : comment les étudiants définissent leur méthode de recherche, comment la conduisent-ils (où, combien de temps et comment évaluent-ils leurs sources), et enfin quels obstacles rencontrent-ils ? Pour analyser leur démarche, il leur a été demandé de faire une recherche sur un thème de leur choix. Parmi les sujets retenus, il y avait le féminisme, l'impact de Katrina sur la Nouvelle-Orléans, le suicide chez les adolescents ou le Satanisme.

Il s'avère qu'une majorité des étudiants commencent leurs recherches en consultant la bibliographie des cours (40%) et la bibliothèque en ligne de leur université (23%). Dans un moindre degré, ils discutent avec leur professeur (12%) et utilisent des moteurs de recherche tels que Yahoo et Google (13%). Selon l'étude, ils ne sont que 3% à démarrer par l'encyclopédie en ligne Wikipedia, et 1% à acheter un livre.

De manière générale, un grand nombre avoue avoir peiné à faire une telle recherche, ayant notamment du mal à localiser les ressources et à les évaluer. Concernant Internet, cette génération habituée de MySpace et YouTube se dit en effet débordée par la quantité de documents disponibles, et estiment les résultats trouvés sur Yahoo et Google en grande partie inexploitables. S'ils se disent méfiants des blogs, ou de Wikipédia, car tout le monde peut participer, ils ont du mal à définir la crédibilité et la fiabilité des sites qu’ils visitent.

Cette approche «hybride» des étudiants est finalement moins un choix conscient qu'une manière de palier leur difficulté à localiser et évaluer les ressources. Cela les pousse à s'éloigner d'Internet et à se rapprocher d'experts (professeurs, bibliothécaires, etc.) qui vont les aider à filtrer et valider ces ressources.

Les résultats de cette étude sont cependant à nuancer, car elle a été réalisée sur un petit panel d'étudiants en sciences sociales et humaines de St. Mary's, une université catholique privée de Californie. Pas forcément très représentatif de l'ensemble du monde étudiant. De l'aveu même d'Alison J. Head, il serait intéressant qu'une étude similaire soit menée sur des populations étudiantes différentes.

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