L’eBook fait monter le volume

par Frédérique Roussel
publié le 27 mai 2011 à 9h47

Il est de saison de parler d'offre légale/illégale, alors que le e-G8 s'est achevé hier et a vu un débat un brin tendu sur le droit d'auteur. Le livre, bien culturel le moins happé par le numérique jusque-là, fait de plus en plus parler de lui. D'autant que les Français goûtent de plus en plus liseuses et smartphones. Elabz, le laboratoire du livre numérique créé par le MOTif (Observatoire du livre et de l'écrit en Ile-de-France), publie aujourd'hui son deuxième baromètre . Les indicateurs sont en hausse.

Première constatation : l'offre légale de livres numériques s'amplifie. L'e-lecteur peut trouver davantage de lieux pour télécharger davantage de titres. «On peut estimer aujourd'hui à plus de 80 le nombre de libraires-revendeurs disposant d'une plate-forme web de livres numériques en France» , souligne l'étude. De nouveaux acteurs ont fait leur entrée, issus de la distribution (Boulanger, Darty…) ou pure players (1001libraires, Smartlibris).

L’immatériel en matière de lecture est encore loin d’avoir bouté le papier.

Selon le Syndicat national de l’édition, la vente d’ebooks en 2010 aurait représenté 1,5% du chiffre d’affaires de l’édition contre 1% en 2009 ( 8 à 10% aux États-Unis en 2010). Mais les usages frémissent. Ainsi, précise Elabz, Fnac.com revendique plus de 120000 téléchargements en 2010 (60 000 en 2009).

Les éditeurs numérisant plus leur fonds et passant systématiquement leurs nouveautés à la moulinette numérique, l'offre d'eBooks a progressé. Plus d'un titre sur trois, parmi les best-sellers du panel de l'étude, sont disponibles, contre 17% en 2010. Il reste du chemin par rapport au papier : l'offre numérique représente à peine 15% de l'ensemble des imprimés disponibles (près de 80000 titres). «Mais depuis un an, le rythme des publications est soutenu, et bientôt industriel.»

Revers de la médaille paradoxal : cette amélioration de l'offre légale engendre la piraterie. Ainsi, 36% des titres du panel sont trouvables illégalement. «Si on a une offre légale, attractive et compétitive, elle n'aura rien à redouter du piratage» , estime Vincent Monadé, directeur du MOTif.

Enfin, le prix moyen du livre numérique baisse, à 12,2 euros contre 15,5 euros pour la version papier, soit un différentiel de 21,3% contre 18% en 2010. Aussi un plus.

Paru dans Libération du 26 mai 2011

Sur le même sujet :

- Le livre numérique, MOTif d'études (19 juillet 2010)

- Le livre  : une nouvelle saga du piratage  ? (22 octobre 2009)

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