Le conseil d'administration du Conseil national de la danse (CND) a, depuis le 26 août, un nouveau président. Et alors, dites-vous ? L'information vient du site louvrepourtous.fr où l'a repérée Guy Birenbaum pour Europe 1 : l'homme, nommé par un décret du président de la République, n'est autre que Christophe Tardieu, le fameux ex-directeur de cabinet adjoint de Christine Albanel alors ministre de la Culture. Fameux car c'est lui qui fit suivre, à TF1, le mail anti-Hadopi d'un de ses salariés, Jérôme Bourreau-Guggenheim. Lequel a été prestement viré de TF1 . Et qui, contrairement à Christophe Tardieu, n'a toujours pas retrouvé de travail.
Suspendu pendant un mois, le dircab avait réintégré la rue de Valois avant d’être débarqué en juin en même temps que sa ministre.
Quant à Bourreau-Guggenheim, il a déposé une plainte au pénal en juin contre TF1. Motif : «Discrimination en raison des opinions politiques.» Car le mail qu'il avait écrit à sa députée, l'UMP Françoise de Panafieu, pour lui faire part de son désaccord avec la loi Hadopi, a été considéré par TF1 «comme un acte d'opposition à la stratégie du groupe» .
Interrogé la semaine dernière par Libération , le PDG de la Une, Nonce Paolini, a présenté sa ligne de défense. Selon lui, ce courrier montrait que «TF1, par la voix d'un de ses responsables, était violemment opposée» à Hadopi. Sauf que le mail ne provenait pas de l'adresse professionnelle de Bourreau mais de son adresse privée. «Ce n'était en aucun cas un courrier privé, plaide Paolini, puisque Jérôme Bourreau-Guggenheim faisait état de ses responsabilités à TF1.» Disons plutôt qu'il se présentait à sa députée. Mais voilà, selon Paolini, le ministère de la Culture a cru que TF1 avait changé d'avis sur Hadopi et décidé de s'y opposer désormais… «Nous avons considéré qu'il y avait là une divergence de vue» , conclut Paolini. Zou : dehors.
En revanche, quand, au mois d'avril, le directeur de la rédaction de LCI, Eric Revel , s'en est pris sur son blog professionnel à Ségolène Royal, il s'est simplement fait taper sur les doigts par la direction de TF1. Faut croire qu'il n'y avait pas de divergence de vue.
Paru dans Libération du 3 septembre 2009